Florent Nikiéma
(Ouagadougou, Burkina Faso)
Notre corps se transforme selon tout ce que nous vivons et subissons dans notre quotidien. La danse transcende les erreurs, les échecs, les pertes et les déceptions qui s'y imprègnent.
Je suis très heureux et honoré de pouvoir partager mon amour et mes expériences de la danse avec vous, tout en remerciant d'avance les auteurs initiaux de ce site qui est pour moi un carrefour d’échange culturel.
C'est un grand plaisir de vous raconter comment je suis venu à la danse et ce qu'elle a apporté dans ma vie, un peu de mon parcours professionnel, en espérant nourrir quelque part votre bonne sensibilité pour la danse.
Je me nomme Florent Nikiéma, artiste danseur professionnel de nationalité burkinabé, résidant à Ouagadougou.
Orphelin de père et de mère à mon enfance, j’ai dû me battre très tôt contre l’arbitraire et lutter pour survivre. Né et ayant grandi en Côte d’Ivoire, je suis revenu très tôt ou très tard dans mon pays, je devais trouver ma place dans mon propre pays ou les repères ne sont plus les mêmes.
Je n’ai malheureusement pas eu la chance d’étudier longtemps à l’école par manque de moyen pour financer mes études, alors je me suis limité à l’école primaire, mais la fréquentation du milieu artistique m'a permis d'améliorer mon français parlé et écrit.
Je pense que je dansais déjà dans le ventre de ma mère au son du pilon qu’elle fracassait contre le grain à moudre. Depuis, je ne vis que pour la danse et le spectacle. Je donne tout ce que je ressens, tout ce que je sais et tout ce que j’ai appris dès que je me retrouve sur « les planches ». jusqu'à présent, je n’ai jamais hésité à monter sur n’importe laquelle planches-cassées, incertaines, glissantes, ou mêmes pourries, pour donner au public le meilleur de moi.
Aujourd’hui, j’ai encore plus envie de transmettre mes émotions, ma culture et mon art à un public plus avide et plus averti. Je souhaite réapprendre dans un environnement nouveau tout ce que je sais et découvrir de nouvelles perspectives.
Comme beaucoup de danseurs de cette planète, j’ai été attiré à la danse par celui-là dont je rendrai toujours hommage jusqu’à mon dernier souffle, le Majestueux Roi de la POP Michael Jackson, en 1998.
Quand je venais d’arriver au Burkina Faso, ainsi par chance j’ai habité dans une zone encerclée de plusieurs groupes de danses afro-urbaines. Par curiosité, je me lance à l’apprentissage de ces gestes rythmiques et acrobatiques avec pour objet de devenir le danseur de mes rêves.
Plusieurs années suivirent, je grandissais et émergeais dans cette discipline grâce à mes formateurs qui, sans doute, me sélectionnaient pour des compétitions nationales et inter-quartiers de danses urbaines pour relever des défis.
C’est ainsi qu’après une dizaine d’années, de 1998-2007, j’ai décidé de faire de la danse mon métier et vivre d’elle en me lançant dans de multiples formations et stages avec de nombreux chorégraphes locaux et internationaux reconnus. J’ai également eu la chance de suivre des formations professionnelles et de travailler dans des pièces chorégraphiques avec les Chorégraphes tel que : Laurence Levasseur, Germaine Acogny, Régine Chopinot, Angelin Preljocaj, Irène Tassembedo, Salia-ni-Seydou, Richild Springer et bien d’autres.
J'intègre en 2009 l’EDIT (Ecole de Danse Internationale Irène Tassembédo) où j'ai reçu mon diplôme de danseur-interprète professionnel d'Etat, obtenu après trois (3) ans de formation professionnelle de la première promotion.
Cette formation professionnelle a été la plus dure de tout mon parcours, car ses règlements intérieurs ne me permettaient pas de faire autre chose en parallèle pour pouvoir survivre et tenir toutes ces trois années tandis qu'il y avait (le loyer, la nourriture, les soins en cas de maladie, les factures etc.) à régler chaque mois.
Les choses inévitables et obligatoires qui sont, le loyer et la nourriture étaient devenus un véritable obstacle pour moi. En mi deuxième année j'ai même tenté désespérément d'abandonner à trois reprises, mais l'amour, la volonté, la foi et le courage étaient encore en moi. Heureusement j'ai réussi a surmonter ces obstacles et arriver jusqu'à la fin de mes études en danse.
La danse pour moi, c'est la vie! Cette vie qui est le geste, a transformé positivement ma personne de la haine, la rage de vengeance, les échecs, le désespoir et la déception face à ma société qui a eu du mal à me reconnaître et m'accepter tel que je suis.
On dit que c'est en forgeant qu'on devient forgeron, alors j'ai pris mon courage à deux mains pour affronter la vie avec la danse dans la persévérance et l'amour. Elle m'a ouvert les yeux, m'a donné un autre regard du monde, m'a éduqué dans une autre forme d'expression et surtout m'a donné la chance d'apprendre de la vie, des opportunités de rencontre, d'échanges et de partages avec des grandes personnalités de la danse dans le monde.
Mon rêve et mon but dans ce combat est de pouvoir continuer d'apprendre en travaillant davantage avec des chorégraphes partout dans ce monde pour nourrir mon sens et mon univers chorégraphiques afin d'instaurer stablement mon style et mon identité chorégraphiques pour, à mon tour mener un combat de promotion des arts et des artistes et aussi d'exister a travers des générations futures par mes œuvres, mon enseignement et mon histoire.
Aujourd'hui je m'inspire de mes bases en danses traditionnelles, afro-contemporaines et urbaines afin de développer ma propre technique de danse que je nomme Afro-funky-jazz avec une pédagogie d'enseignement particulière à la variété de ces styles.
Je suis enseignant de ma technique et dispense des cours basiques de tout niveau au sein de l'école de danse EDIT, dans des écoles primaires locales et internationales et aussi à la Fabrik culturelle, mon propre espace de danse que j'ai fondé en février 2016.
Je suis directeur fondateur d'une équipe de jeunes danseurs urbains que j'ai nommé Les bandits, des jeunes danseurs talentueux burkinabés avec lesquels j'émerge dans mes projets de créations chorégraphiques pluridisciplinaires.
Je suis très passionné par Michael Jackson et son style de danse. Je voue également un grand intérêt à la Capoeira et aux danses Afro-urbaines et traditionnelles dans lesquelles j'excelle.
Vous souhaitant une bonne lecture, je vous laisse quelques liens de vidéos de mes créations chorégraphiques solos, pour vous donner une idées de ce que je fais.
° Kobéndé (bis) Eau Trouble de Florent Nikiéma : Création chorégraphique solo 2014, représentée au Festival Internationale de Danse de Ouagadougou (FIDO 2015) à l'Institut Français de Ouagadougou - Burkina Faso
° SIRY - Florent Nikiéma en Solo
° "Rencontres" un trio danse, voix et musique avec Florent NIKIEMA, Lady APOC et Bébé BISSONGO au Festival Internationale de Danse de Ouagadougou (FIDO 2016)
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